SAISONS.
printemps.
D’abord
L’histoire raconte que l’herbe se teint de vert
Et le ciel d’un bleu à s’en crever les yeux
À son début
Les couleurs jaillissent
Désordonnées et éclatantes
Les oiseaux chantent d’une mélodie nouvelle
Les bêtes émergent des fourrés des champs des bois
Desquels surgit parfois l’exclamation d’un nouveau-né
été.
Puis arrivent les nuits chaudes
Et courtes
Et les journées fauves
Où le soleil ardent
Réchauffe et tanne nos peaux printanières
Brûle nos corps de son excès
Alors à l’ombre des arbres dont déjà l’éclat s’étiole
Les pieds dans l’eau assis sur l’herbe sèche
À pas feutrés l’été s’enfuit
automne.
L’histoire raconte ensuite
Que le ciel gronde
S’embrase d’éclairs flamboyants
Fend l’obscurité d’un mauve électrique
C’est l’automne à son début
Ses couleurs fanées
Ses piqûres de mélancolie
La nuit bientôt avale le jour
Et les souvenirs des terres arides et brûlées
hiver.
Enfin
Le cycle se termine
La forêt se fige
Immobiles ses arbres se dressent comme les piquants d’un hérisson sur son épiderme
Lignes verticales aux teintes caramel chocolat noisette
Dans son silence je m’isole
Dans l’attente des beaux jours
Et les réminiscences
Des saisons écoulées.