NOT EXACTLY THE REALITY.

Not Exactly the Reality est une exploration subjective des rues vibrantes et colorées de Melbourne, en Australie. Mon travail photographique repose en grande partie sur de nombreuses heures d’errance à travers le dédale des rues de cette ville gigantesque. Durant plusieurs mois, j’ai marché d’un boulevard à un autre, d’un trottoir au suivant, choisissant de me perdre de mon plein gré dans les labyrinthes infernaux des centres commerciaux. J’ai attendu, guetté, observé les va-et-vient des habitantes et des habitants, assis sur un banc public ou à l’abri d’un arrêt de tram.

J’avais jusqu’à présent très peu photographié la rue. Habitué aux grands espaces, à la vie sauvage et au calme de la nature, me retrouver en plein cœur de cette bouillonnante métropole a été à la fois un véritable challenge et une expérience prodigieuse. Rapidement, j’ai dû définir un angle à ma série afin d’être en mesure de cadrer mon travail et ne pas m’éparpiller. Une dizaine de jours d’observation m’ont été nécessaires pour réaliser que c’était les couleurs de la ville et la diversité des habitantes et des habitants qui m’émerveillaient le plus. Vitrines de bars, de café ou de commerces, variété des langues parlées, teintes changeantes des gratte-ciels, tenues vestimentaires des passantes et des passants, multiculturalité des personnes, l’effervescence de la ville était sans aucun doute à la hauteur des gens qui y vivaient.

J’ai également choisi de photographier à travers des surfaces et des textures qui me permettaient d’obtenir de la distorsion, de la réflexion ou du floutage afin de donner à mes clichés cette couleur éclatante et cette extraordinaire énergie ressentie en vivant ici.

J’ai aussi beaucoup joué avec les illuminations de la ville, en particulier les lumières de la nuit, celles des feux d’une voiture ou d’un tram par exemple, ou bien des décorations en vitrine, des lampadaires ou des projecteurs des bars et des boites de nuit.

Cette série s’intitule Not Exactly the Reality car j’ai eu l’impression, durant mes premiers temps à Melbourne, d’évoluer dans une réalité parallèle, un monde qui m’était jusqu’alors inconnu.

Orienter mes photos de cette façon m’a permis de retranscrire cet état d’esprit particulier, cette errance dans une réalité distordue.